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17 octobre 2012

San Francisco : Shopping, mal bouffe, paillettes et bling-bling

Arrivée en fanfare

Je ne sais pas comment vous convaincre de ce qui suit, mais j’essaie… Je suis partie de Lima certes un peu triste de quitter l’espagnol et de tourner cette magnifique page de mon voyage, je dirais même de ma vie. Mais après mon séjour à Lima, je me sentais prête à retourner dans un pays plus moderne, avec ma curiosité de voyageuse et surtout motivée à retrouver un niveau correct d’anglais. J’appréhendais, oui, mais j’avais aussi très envie de faire cette dernière escale à San Francisco.

J’ai fait une escale d’une nuit à San Jose (au Costa Rica), où tout le monde parlait déjà anglais. Quelle ne fut pas ma déception ! Les gens de l’auberge se parlaient directement en anglais, sans se préoccuper de savoir si son interlocuteur parlait ou non espagnol… Malgré la pluie (qui ne jouait pas le beau rôle sur mon moral…), j’ai passé de bons moments avec une allemande et un américain, qui parlaient espagnol et étaient tous contents de le pratiquer (eux aussi étaient là pour apprendre !).

Dans l’avion entre San Jose et San Francisco, j’ai fait la connaissance d’un Indien vraiment très sympathique, qui avait vécu 20 ans en Espagne, puis 20 ans en Alaska (il était parti d’Inde à 17 ans). Divorcé et ayant rencontré une costaricaine, il pense à s’installer à San Jose prochainement. Nous parlons en espagnol (je prends chaque bribe possible !), on se raconte nos vies, sans retenue, c’est ce que j’aime dans les avions : des vies qui se croisent et qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. Nous passons des heures à discuter, passons la douane ensemble (ce fut bien plus facile pour lui que pour moi…).

Une douane que j’ai sentie passer

A la douane, ils m’ont retenue une dizaine de minutes, à me poser toutes les questions qu’ils arrivaient à inventer, de mes études à mon travail, en passant par le financement de mon voyage, les pays visités durant l’année, le budget mensuel de mon voyage, pourquoi j’allais à San Francisco si longtemps si je n’y ai pas d’amis (c’est bon, j’ai remarqué que je laisse tout derrière, pas besoin d’enfoncer le clou). J’ai eu du mal à passer car je n’avais pas d’autorisation de l’école (alors que cela n’est pas nécessaire pour une durée de 2 semaines). J’avais envie de lui raconter ma vie et de partir en discussion philosophique sur le pourquoi de mon année super-sympathique (et non sabbatique !), mais il n’était pas trop d’humeur… pour ainsi dire ! Quand j’ai osé lui demander pourquoi j’avais besoin d’une autorisation de l’école, il s’est énervé, m’a dit « vous voulez entrez dans le pays, on doit être certains que vous n’allez pas y vivre » (sur un ton de plus en plus agressif, j’avais l’impression d’être dans un film hollywoodien). J’ai gardé mon calme… même si ma seule envie était de lui crier que NON JE NE VAIS PAS RESTER DANS TON PAYS INDIVIUALISTE ET PLEIN DE REGLES POUR TOUT ET N’IMPORTE QUOI !!! Mon billet d’avion retour, le fait que j’ai un diplôme suisse de médecin, un contrat pour décembre et surtout tous mes proches dans mon pays (beaucoup plus accueillant que les USA !), n’avaient apparemment aucune valeur à ses yeux. Je précise que j’étais tout-à-fait dans mes droits, avec mon passeport biométrique, mon autorisation de séjour pour 3 mois et mon billet de retour en plus. Je me suis pliée à ses sautes d’humeur (avait-il ses règles ?) et son manque d’humanité, ai baissé les yeux, répondu à ses questions comme un petit caniche bien élevé. Mais surtout, je me suis dit que j’avais de la chance d’être blanche, d’avoir un passeport suisse, un diplôme, de parler anglais et d’avoir des cours prévus… J’ai failli pleurer en imaginant la situation de beaucoup d’autres. Que le monde est triste. Après ça, j’ai eu droit à des empreintes de tous mes doigts, une photo numérique, une fouille complète et à un passage aux rayons X (du corps entier, mains derrière la tête, j’avais vraiment l’impression d’arriver en prison !).

L’entrée dans le pays fut donc bien éprouvant. Les jours suivants encore plus.

People are crazy

Tout me paraissait complètement fou, loco, crazy. Tout m’indignait, tout me révoltait.

IMG_3949cadr_eTout d’abord, j’ai trouvé les gens tellement froids… Je disais bonjour, personne ne me répondait. J’entamais des conversations et tout le monde esquivait. Quand je me retrouvais nez à nez avec quelqu’un (par exemple dans les escaliers), ma réaction était de saluer en souriant (sincèrement contente d’avoir affaire à un contact humain !) et la personne en face s’excusait en faisant 2 pas en arrière. Chacun reste des heures devant son ordi (ou son iphone, ou son ipad, puisqu’ils ont tous les 3), chacun mange dans son coin. Je passais de la grande table du déjeuner de Lima ou je rencontrais tous les jours de nouvelles personnes à une cafétéria ou personne ne se parle ni ne se regarde et surtout où tout le monde s’ignore.

Je marchais beaucoup dans les rues, mais tout me paraissait démesuré : les immeubles mais aussi les rues, les voitures, le bruit, les lumières partout, tout ce faux, toutes ces paillettes… La cuisine se limite aux fast food, tout est gras, sucré et trop salé, ma peau devenait dégueu, mes cheveux aussi. Je n’arrivais pas à rentrer dans les magasins (et je ne parle même pas d’acheter !), les bimbos avec leur 3000 sacs me donnaient la nausée… Dans ma chambre (on est 4 filles), c’est le défilé des phénomènes : elles passent une heure tous les matins à se maquiller (d’ailleurs toutes les femmes sont maquillées dans la rue). J’ai découvert toutes sortes de gadgets dont j’ignorais l’existence (ou l’utilité, d’ailleurs je n’ai toujours pas trouvé) : des milliers de produits de douche qui poussent sur le lavabo, des mèches à rajouter (comme des barrettes), des bigoudis, et j’en passe. Moi je suis avec ma mochila (sac à dos), avec le minimum. J’aime cette manière de vivre avec juste le nécessaire… Je sais que je me referai à mon mode de vie habituel, mais j’aime vraiment me demander si ce que j’ai est nécessaire ou non, la vie me paraît différente. Chaque chose a sa propre valeur (émotionnelle avant tout). Si je perds quelque chose, je m’en fous un peu. Je ne me sens plus attachée à aucune « chose »… me sens remplie d’expériences, de rencontres, j’ai appris énormément de « choses » en un an et tout le matériel me parait superflu. C’est donc pour moi un immense choc de débarquer aux Etats-Unis.

IMG_3988Pour ne pas payer mon auberge trop cher, je suis tombée dans le mauvais quartier… Les sans-abris courent les rues, de jour comme de nuit (c’est horrible à dire, mais leur odeur aussi L ), il y a énormément de drogués, des fous (vraiment, des gens qui crient dans la rue, qui se promènent avec un baton en donnant des coups sur le sols, etc). Je ne sors évidemment pas le soir… ! (mais je m’y suis faite !).

Je n’avais qu’une seule envie : reprendre un avion. Pour le Sud ou pour la maison.

Ultime test d’adaptation

Et puis un jour, j’en ai eu marre de voir tout en négatif… alors j’ai décidé de voir le positif de cette situation étrange. Je suis ici pour pratiquer l’anglais, chose que je vais faire. Si je me sens si mal, c’est que mon regard a changé… et je considère ce changement comme une grande chance. Je vais donc m’adapter à cette culture (mon ultime test d’adaptation… avant mon retour en Suisse… !), du mieux possible. Pas pour devenir comme eux, pas pour dévaliser les magasins (mes habits sont troués pourtant je n’arrive pas à les remplacer), pas pour manger mal… Mais pour pouvoir vivre en harmonie dans ce milieu. Qui je sais, fais aussi partie de la culture suisse (genevoise ?).

Pleine d’entrain (malgré tout !) et de bonnes résolutions, j’ai décidé de garder mon sourire et de vivre ce chapitre du mieux possible. J’ai donc trouvé un magasin organique (pour acheter des fruits et légumes, et plus simplement… des ingrédients pour cuisiner), j’ai loué un vélo et ai traversé le Golden Gate Bridge (bien triste de le faire seule), j’ai visité les différents quartiers… mangé un burger, des sushis, un plat chinois et un mexicain. Je continue à parler aux gens comme j’en ai envie. Dans 10% des cas ça donne quelque chose… c’est déjà ça ! J’ai rencontré pas mal de personnes au bout d’une semaine, je fais mon bout de chemin, tout va mieux… mais je n’aime vraiment pas cette ville, ni cette culture.

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(à droite deux symboles de liberté, oiseau et bateau, devant la prison d'Alcatraz... que je vous conterai une autre fois ;) )

Et bientôt… home sweet home

J’ai rencontré aussi une amie de Lorraine, ça fait du bien de retrouver un peu de mon pays… ! L’aspect le plus positif, c’est que….. je meurs d’envie de rentrer, et le dis tous les jours ! (à tous ceux qui veulent bien l’entendre, même s’ils ne sont pas nombreux !)

Ah oui, j’ai oublié de vous parler du Superman que j’ai rencontré dans les rues et du pain géant en forme de crocodile qui mesurait 1m de long… les gens sont fous, je vous le dis ! La gente es LOCA, loquisima ! People are so crazy here !

Au fait, c’est bizarre de savoir que la seule langue que je maîtrise parfaitement est le français… parce que je pense en espagnol et dois parler anglais. Bon exercice cérébral…

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